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Samuel Hahnemann nait en Saxe le 10 avril 1755. Fils d’un peintre sur porcelaine, c’est un enfant solitaire, amoureux de la nature, brillant, plus intellectuel que manuel. A l’âge de 14 ans, il maitrise sept langues. Le Maître Muller voyant en lui un élève prometteur, lui permet d’entrer dans une école dédiée à la noblesse, où il apprend la chimie, l’astronomie, la mécanique…

A vingt ans, il décide d’étudier la médecine et part à Leipzig. Ayant peu de moyens, il gagne  sa vie en traduisant des ouvrages médicaux et de physiologie. Mais ses études très théoriques, sans patients, le poussent  à partir vers Vienne qui possède un hôpital. Là,  son esprit d’observation au chevet du malade et sa grande motivation séduisent les professeurs, et il est pris en charge par des médecins de la noblesse. Cette situation l’arrange du point de vue matériel, mais le temps passe, il doit absolument terminer ses études. C’est pourquoi il reprit la route vers l’université d’Erlangen, où il est diplômé le 10 août 1779.

Médecin à 24 ans, il s’installe en privé, change plusieurs fois de ville. Il se pose à Gommern un long moment, à l’air de la campagne. Sa pratique médicale est axée sur l’observation et les conseils sur l’hygiène de vie, l’alimentation et l’exercice physique. On peut dire qu’il est un des premiers à exprimer la pensée que «  la santé dépend de l’hygiène de vie», une évidence au 21e siècle mais une conception  ignorée au 18e siècle. Pour améliorer ses revenus, il continue les traductions. Ses connaissances augmentent, son esprit critique se perfectionne, et il remet de plus en plus en question la pratique médicale de son temps (saignée, purgatif,…)

En 1784, il repart vers Dresde, à la demande de sa femme lassée de cette vie campagnarde. Il accompagne des médecins hospitaliers, observe rigoureusement les malades, mais se rend compte des limites d’efficacité des traitements, lui qui veut guérir. Dans la désillusion, il repart dans les traductions, l’écriture, la recherche.

De Dresde il repart à Leipzig, ville moins chère. Et là, par déception de ne savoir guérir, il décide d’arrêter la médecine. L’histoire raconte qu’il entra dans sa salle d’attente et dit aux patients : « Partez, mes amis, il m’est impossible de vous procurer le bien-être que vous venez m’implorer ; partez je ne veux pas vous voler votre argent »

Pour vivre et subvenir aux besoins de sa famille, il recommence les traductions. Lors de la lecture d’un livre médical du Dr Cullen, il découvre que le médicament china (écorce de quinquina) était efficace contre la malaria.

Il décide d’en expérimenter l’effet et remarque qu’il produit des symptômes équivalents à ceux de la malaria (entre autres un état fiévreux). De là est né le principe de similitude « si un remède donne les mêmes symptômes que la maladie, il peut traiter cette maladie. De cette notion est né le mot homéopathie « même souffrance ». Avec l’aide de ses élèves, il expérimente d’autres remèdes, une soixantaine. Expérimenter veut dire : les ingérer et observer les symptômes qui apparaissent. De toutes ses expériences in vivo, il tira la Matière médicale pure (6 volumes).

Sa deuxième idée est alors de diminuer le dosage, par la dilution des remèdes (n’oublions pas qu’à cette époque, on utilisait des hauts dosages entraînant des effets secondaires). Mais diminuer la dose fait perdre l’effet du remède. Alors il introduit un autre procédé : entre chaque dilution, secouer le remède, ce qu’on appelle dynamisation.

S.H. et ses disciples subissent des pressions, des critiques de la part des médecins et des pharmaciens. Il faut dire qu’il ne ménage pas ses propos lorsqu’il évoque l’école officielle.  Comme :

« Un grand nombre de causes, dit-il, ont depuis des siècles ôté à la médecine toute sa dignité. Elles en ont fait un misérable gagne-pain, un dégradant commerce de prescriptions, un vil métier où les charlatans côtoient les vrais disciples d’Hippocrate. Quel est l’honnête homme qui saura s’élever au-dessus de cet essaim pour rénover une telle décadence et purifier la médecine en lui rendant la noblesse ? »

« Mieux vaudrait n’avoir ni médecin, ni remède, qu’être traité de cette manière. »

Les aléas de l’histoire du monde, permettent à S.H. d’expérimenter l’homéopathie lors d’épidémies (typhus, choléra), et dans les groupes de malades soignés par cette thérapeutique, il y a moins de décès. Ce fait convertit progressivement le public.

En ce qui concerne sa vie privée, il a eu avec sa première épouse 11 enfants. Un petit-fils devint médecin à sa demande et pratiqua l’homéopathie à Londres. S.H. se remarie en 1835 avec la Marquise d’Hervilly-Gohier de 45 ans plus jeune. Ils s’installent à Paris et là, il continue ses consultations jusqu’en 1842, année de son décès.

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